On ne présente plus la marque Volkswagen. Le constructeur a su s’imposer comme un acteur incontournable du marché automobile. Son succès est d’ailleurs insensible à la crise du marché automobile : 1er constructeur mondial en valeur, second en volume en 2014, seulement devancé par Toyota – peut-être plus pour longtemps, certaines prévisions donnant avantage au constructeur allemand dès 2018. Et pourtant, la marque Volkswagen aurait pu disparaitre aux lendemains de la guerre, sans un coup de pouce de l’armée britannique.
Volkswagen : « la voiture du peuple »
1930. L’Allemagne vient de bâtir nombre d’autoroutes, trop peu empruntées aux yeux d’Adolphe Hitler. Ce dernier est convaincu de la nécessité d’équiper chaque citoyen allemand d’une voiture. Ferdinand Porsche, fondateur autrichien de la marque Porsche, y voit l’opportunité de réaliser un modèle de voiture populaire accessible au « plus grand nombre ». Objectif : construire une voiture vendue à 1 000 reichsmarks, dont le poids n’excède pas les 600kgs, qui ne consomme pas plus de 7 litres au kilomètre tout en étant capable d’atteindre les 100kms/h. Porsche s’inspire alors de la Ford T, mais aussi de la V570 du fabricant tchécoslovaque Tatra.
Les constructeurs allemands de l’époque, sollicités pour la production de ce modèle, déclinent poliment l’invitation. Ils ne croient pas en la rationalité économique d’un tel projet. Ce n’est qu’en 1937 que la marque Volkswagen est créée, sous l’impulsion de l’organisation de loisirs KdF (« La Force par la joie ») alors sous la tutelle du Front allemand du travail. Après des débuts difficiles, « l’objet voiture » finit par se démocratiser : tous modèles et toutes marques confondus, 380 000 exemplaires sont produits en 1938, record national. La demande devient suffisamment importante pour lancer la production à grande échelle.
Volkswagen durant la Seconde Guerre mondiale
C’est sans compter sur les enjeux politiques d’alors, forcément troubles. En 1939, l’usine de Wolfsburg est transformée en usine d’armement et de fabrication de pièces mécaniques afin notamment d’équiper l’aviation allemande. La majorité des voitures sortant des usines nationales à l’époque sont mises à disposition de l’armée : les trois véhicules produits par Volkswagen ne font pas exception à la règle. Il s’agit du modèle Kübelwagen, du Schwimmwagen et du Kommanderwagen qui a la même carrosserie que celle de la KdF.
L’usine Volkswagen ne tourne pourtant pas à plein régime, faute de main d’œuvre – des travailleurs étrangers, volontaires ou forcés sont engagés. Et puis, les bombardements successifs n’arrangent rien. Aux lendemains de la guerre, l’usine pour partie démolie est placée en zone d’occupation britannique. Ces derniers vont mettre à profit leurs compétences pour la remettre en état, machine par machine, avant de relancer la production de KDF afin d’équiper les forces d’occupation. La production stagne à moins de 1000 exemplaires par mois, ce qui est faible au regard des capacités de l’usine, mais demeure un exploit au regard de l’histoire récente de l’usine. C’est à ce moment-là, en 1948, qu’un ancien cadre d’Opel dénommé Heinrich Nordhoff reprend les commandes. Il va poser les bases de ce qui restera comme la marque de fabrique du groupe allemand : réseau de distribution solide et grande qualité du service après-vente.
La Coccinelle type 1, premier succès de Volkswagen
Dévastée par la guerre, l’Angleterre a fait de la coccinelle Type 1 un véhicule d’exportation de premier ordre. Le modèle se vend très bien à l’export, dans de nombreux pays européens comme les Pays-Bas et la Suisse, mais aussi aux États-Unis où Volkswagen a rencontré son plus grand succès.
La coccinelle de Volkswagen est plébiscitée pour sa faible consommation d’essence, son look et son prix tout à fait accessible : la « voiture du peuple » a enfin un visage. La type 1 sera régulièrement mise à jour et atteindra les 16 millions d’exemplaires produits en 1976.
Volkswagen et les célèbres publicités DDB
Afin d’accompagner son développement aux Etats-Unis, Volkswagen a eu la bonne idée de faire appel à l’agence de publicité DDB, pour Dane, Doyle et Bernbach, du nom de ses trois fondateurs. Cette dernière est à l’origine d’une campagne de publicité print qui restera dans l’histoire comme un modèle du genre. Pleine d’humour et d’autodérision, mettant toujours en avant le produit, cette campagne a permis à la marque de très vite se faire un nom.
La naissance du groupe Volkswagen AG
S’ensuivront d’autres modèles emblématiques, comme le fameux combi (ou Type 2) en 1950 qui mit partiellement fin à la politique de modèle unique chère à Henrich Nordhoff, ou encore les moins populaires Type 3 et Volkswagen Type 4. Ces deux derniers modèles marquent la fin d’un cycle pour Volkswagen, qui a la bonne idée de racheter Audi en 1964. Ce rachat entraine la création du groupe Volkswagen et marque le début d’une nouvelle ère : celle des Passat, Golf (1974) et Polo qui aujourd’hui encore, font la réputation de la marque.
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Droits d’image : Dennis van Zuijjlekom, Volkswagen Type 1 prise le 14 juin 2012 via Flickr, Licence Creative Commons; SenseiAlan, 1966 (1964) Volkswagen Advertisement Newsweek April 18 1966 prise le 14 juin 2012 via Flickr, Licence Creative Commons